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Vauban-Esquermes

 

 

Le quartier de Vauban-Esquermes, qui réunit aujourd’hui trois anciens territoires communaux distincts, doit son développement et sa vivacité économique à l’élément qui le caractérise : l’eau.

 

Longtemps dissuasives, les eaux de la Deûle et de l'Arbonnoise empêchent toute politique d’urbanisation. Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, Esquermes demeure une commune rurale qui vit au rythme de l’agriculture et des métiers qui en dépendent.

 

Sous le règne de Louis XIV, l’ingénieur hydraulicien Vauban coordonne un vaste réseau hydraulique qui vise à régulariser la Deûle et ses abords. Ses travaux servent d'accélérateur à la création du port Vauban, situé au niveau du faubourg de la Barre à Wazemmes.

 

Au XIXe siècle, tandis qu’Esquermes connaît une faible évolution démographique, le faubourg de la Barre se développe fortement. Parallèlement, la ville de Lille intra-muros manque cruellement d’espace. En 1858, à l’instar de Moulins et de Fives, les communes de Wazemmes et d’Esquermes sont annexées à Lille. Le nouveau périmètre fortifié intègre le faubourg de la Barre wazemmois et les deux villages historiques. Les autres territoires communaux d’Esquermes (Bois-Blancs et les futurs faubourgs du Sud) restent hors-les-murs. Cette annexion s’accompagne d’une vaste politique urbaine, avec la création d’artères monumentales et d’infrastructures modernes : boulevard Vauban, rue Nationale, rue de Turenne, facultés catholiques, palais Rameau qui sont autant de témoins de ce plan d’urbanisme. L’ensemble de ce réseau vise à relier uniformément les anciens territoires communaux entre eux, mais aussi avec la vieille ville démantelée dans sa partie sud.


Le quartier Vauban traduit l'évolution des techniques d'assèchement et de régularisation des cours d'eau au XIXe siècle. Les terrains, souvent très meubles, deviennent constructibles et les principaux cours d'eau et digues qui alimentaient les anciens villages disparaissent presque totalement. 

 

Le quartier de Vauban est, au début du XXe siècle, majoritairement riche et rassemble des industriels ou des négociants. La culture catholique y est probante. L’ancien faubourg de la Barre, plus populaire, reste très dynamique. Le vieux village d’Esquermes a davantage été touché par l’industrialisation, surtout vers Wazemmes.