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République

 

 

L'actuel périmètre du quartier République correspond à une ancienne zone inhabitée et marécageuse, marquée par un important réseau de fossés d'enceinte creusés au pied des remparts. En 1858, le VIIe agrandissement permet à la ville de Lille de récupérer 1699 hectares vers le sud et l'est. Les remparts sont repoussés au sud et les fossés de l'ancienne enceinte sont remblayés. D'importantes surfaces marécageuses sont assainies et libèrent un espace considérable propice à l'urbanisation. Le quartier République voit le jour dans ce qui constitue désormais le nouveau centre géographique de Lille.

 

Cette révolution urbaine sans précédent depuis 1670 imite les grands travaux parisiens menés par le baron Haussmann. En l'espace de trente ans, la ville se dote de boulevards et d'édifices majestueux entre le boulevard de la Liberté et la rue Solferino. Au-delà de ce périmètre, l'urbanisation reste vive mais l'environnement architectural est moins spectaculaire. Le style et les prouesses technologiques employés dans le quartier contrastent évidemment avec le parcellaire de la vieille ville.

 

L'objectif de cette reconversion urbaine est avant tout d'affirmer la puissance impériale de la ville, en faisant de la place de la République (place Napoléon III sous l'Empire) le cœur économique, culturel, politique et géographique de la capitale des Flandres. Rapidement, de riches familles de hauts fonctionnaires ou d'industriels s'implantent rues de Bourgogne, Patou ou Jacquemars Giélée. Après la destitution de l'Empire, les constructions se maintiennent et complètent le dispositif initié dans les années 1860.

 

Au début du XXe siècle, le quartier République est bourgeois et demeure épargné par l'industrie: les premières usines s'étaient effectivement installées plus au sud avant même sa construction. D'une manière générale, la connexion avec la vieille ville est plutôt difficile et le quartier demeure curieusement en périphérie de l'activité commerciale qui se maintient vivement dans le cœur historique.