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postales - documents anciens - études historiques
Vieux-Lille
Le
Vieux-Lille, tel que nous le définissons aujourd'hui, regroupe deux anciens
territoires mentionnés dans la charte de 1066 : l'un, le castrum - une
place forte de 10 hectares ceinte de remparts vers 1050 (actuelle secteur de la
rue de la Monnaie); l'autre, le suburbium - un ensemble d'anciennes
terres agricoles rattachées au territoire de Lille (actuels quartier de la
Madeleine et de Saint-André). Attenant au castrum, se trouve l'île du Buc, un
tertre sur lequel est bâti l'antique château du Buc, la résidence des comtes de
Flandres, désigné par certains historiens comme le berceau de la cité lilloise.
L’urbanisation de
l'ancien suburbium
débute tardivement, vers 1230, lorsque les paroisses extra-muros de Saint-André
et de la Madeleine apparaissent. Le faubourg des Weppes, devenu la
paroisse Sainte-Catherine vers 1270, est annexé dans le nouveau périmètre fortifié
lillois au XVe siècle. La ville
récupère ainsi 11 hectares. C’est surtout le sixième
agrandissement qui est à l’origine d’une expansion urbaine importante du
Vieux-Lille. Les terres agricoles de l'ancien suburbium, qui couvrent une surface de plus de 60
hectares, sont métamorphosées sous le règne de Louis XIV qui les transforment en
quartier Royal. Ce quartier Royal, appelé quartier neuf jusqu’en 1858, est
constitué des deux paroisses qui l'ont vu naître: La Madeleine et Saint-André.
Une partie du quartier neuf est également intégrée à la paroisse
Sainte-Catherine. Ce dispositif d’agrandissement s’accompagne d’une
infrastructure dissuasive et défensive : la Citadelle, couvrant plus de 200
hectares au nord-ouest de la ville.
Après le siège autrichien de 1792,
la collégiale Saint-Pierre, sérieusement endommagée, est détruite et la paroisse
Saint-Pierre disparaît. L’ancien territoire est ainsi partagé entre les quartiers
de la Madeleine et de Sainte-Catherine. La rue de la Monnaie délimite cette
répartition.
Vers 1900, le Vieux-Lille
présente de multiples visages : si le riche quartier neuf est relativement épargné
par l’industrialisation, l’ancien castrum et le territoire primitif de la
paroisse Sainte-Catherine sont parfois frappés par la misère. A l’instar des quartiers
Saint-Maurice et Saint-Sauveur, l’insalubrité affecte encore la rue des Bouchers, la
place aux Oignons et la rue des Vieux-Murs. Le quartier connaît cependant une
activité commerciale intense, en raison de la présence des quais de la Basse-Deûle
et du Wault qui permettent de nombreux échanges de marchandises.
