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Centre (Saint-Étienne)

 

 

Le quartier du centre (ancienne paroisse Saint-Étienne) renferme un ancienne place commerciale, le forum, citée dans la charte de 1066, mais dont l'existence remonterait au IXe siècle environ. Le centre du forum est articulé autour de la place du Marché (Grand'Place), de la première église Saint-Étienne (disparue) et de quelques rue adjacentes: rues Esquermoise, de la Grande-Chaussée, Basse, de la Cordewannerie (débuts de la rue de Paris). Au nord du forum, on retrouve le castrum (voir Vieux-Lille) dont le mur d'enceinte remonte à 1050 environ.

 

Vers 1145, le forum et le castrum sont intégrés dans de nouveaux remparts à l'issu du Ier agrandissement. La paroisse de Saint-Étienne est alors délimitée par le canal des Sœurs-Noires à l'est, par le canal des Ponts-de-Comines au sud, par le canal des Poissonceaux à l'ouest, et par la Motte Castrale au nord (emplacement de l'actuelle cathédrale). Elle s’est ensuite étendue au gré d'agrandissements successifs, jusqu’à devenir la paroisse la plus importante de Lille.

 

La position centrale et historique du quartier de Saint-Étienne explique la concentration des principaux sièges de la puissance économique, administrative et culturelle de la cité. Le palais Rihour, l’ancien lycée Faidherbe, la bourse, le théâtre ou l’ancien Hôtel de ville sont autant d’exemples de monuments prestigieux présents dans ce cœur historique.

 

En 1858, le septième agrandissement entraîne un déplacement du centre de gravité lillois. Géographiquement, la Grand’Place n’a plus de position centrale, contrairement à la nouvelle place de la République qui se dote rapidement de monuments modernes et fonctionnels. Pourtant, le cœur historique maintient sa suprématie sur les quartiers nouveaux. En témoignent de belles réalisations du début du XXe siècle, comme le boulevard Carnot, l’opéra Cordonnier ou la nouvelle Bourse de commerce.

 

Commercial et prospère, le cœur historique de Lille n’est pourtant pas exemplaire. Si la plupart des rues sont propres et dégagées, les canaux, encore présents pour certains jusqu’aux années 1920, attirent une population misérable qui survit aux abords de ceux de la Baignerie, des Poissonceaux ou du Pont-de-Weppes. La misère est criante dans les courées du Nouveau Siècle.